Depuis l’arrestation de plusieurs journalistes impliqués dans des activités de gangs, les travailleurs de la Presse sont ciblés par certains citoyens en quête d’une justice populaire. Cela dit, le journaliste qui devrait être un protégé par tous, se voit comme un ennemi farouche de la population qui, est lassée du phénomène d’insécurité.
Des journalistes pointés du doigt
« Les voici »! Ils travaillent pour les gangs. Ils reçoivent de fortes sommes d’argent pour blanchir et faire la promotion des hommes armés. On va les donner du « Bwa kale », propos tenus par un groupe de citoyens à l’égard d’un journaliste qui, stationnait sa voiture ayant un stiker de presse sur le pare-brise, quelque part à Pétion Ville, le lundi 19 aout 2024.
Sur la Place Boyer, la situation n’est pas différente. Un débat s’est déroulé entre un groupe de jeunes issus de plusieurs couches sociales sur la question. Et en somme, leur position reste ferme sur la contribution de certains journalistes corrompus dans l’aggravation des conditions sécuritaires du pays.
Alors qu’ils ont foulé le macadam, le lundi 19 août 2024, pour dénoncer les assauts répétés de « Viv ansanm » contre leur zone, les manifestants de Solino ont été très furieux à l’encontre des journalistes et ont lancé des propos menaçant à leur égard.
Des faits troublants
Arrêté en mars dernier pour ses relations avec les gangs, l’ex-journaliste de la Radio Télé Pacific, Yvener Sylla Phanor, a fait des révélations troublantes, lors de son interrogatoire, à la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ).
Le mardi 20 aout 2024, la Radio Télé Galaxie a posté sur son compte X : »La DCPJ suggère d’émettre des mandats d’amener contre certains journalistes des médias en lignes. Ils ont été dénoncés par Yvener Sylla Phanor, selon un rapport du Bureau des Affaires Criminelles de la DCPJ. »
Notons que ces faits s’ajoutent à une longue liste qui déjà fragilisait le travail de la Presse haïtienne. Aujourd’hui, en plus d’être accusé d’être de mêches avec un gouvernement, un grand écart est en train de se forgé entre le journaliste et la population suite aux bavures de certains.
Si sur les réseaux sociaux on se maintenait de propager ces informations considérées comme des rumeurs infondées, les récents événements en ce sens, donnent de quoi penser.
Selon les lois haïtiennes, tout contrevenant jouit d’une présomption d’innoncence jusqu’à preuve du contraire. Pour l’heure, plus de deux journalistes sont soupconnés, arrêtés et interrogés. Il convient à la justice haïtienne de faire la lumière, sur ce dossier qui met en péril, la vie et la confiance de nombreux travailleurs de la Presse.
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