En Haïti, le riz constitue le plat principal de la population depuis les années 70. Sa consommation excessive remonte à partir des années 80, et s’est ensuite amplifiée jusqu’à aujourd’hui.
Dans chaque foyer, on en consomme presque chaque jour. Que ce soit collé à pois (diri kole); avec de la purée de haricots ou le riz jardinier fait avec des légumes (carottes, épinards, cressons, pommes-de-terre, etc.); ou encore de la soupe de riz, pas très connu, mais populaire chez les paysans. Riche en amidon, le riz est un plat très apprécié dans la cuisine Haïtienne; à cause du sentiment de satiété qu’il procure ou tout simplement une question de goût. Ainsi qu’au fait qu’il soit accessible à toutes les bourses et ne nécessite pas toujours beaucoup d’ingrédients pour sa cuisson.
D’après notre histoire, les Arawaks consommaient beaucoup plus de vivres alimentaires. Principalement le manioc, qu’ils transformaient en cassave. Mais ils aimaient aussi le maïs. Avec la colonisation, ils decouvraient le riz qu’ils utilisaient très peu. De 1970 à 1980, Haïti commençait avec la riziculture dans les plaines de l’Artibonite qui étaient assez inondées pour être des rizières. Dès lors, la production s’est mise à se développer dans d’autres endroits du pays comme St Louis du Sud , St Raphaël, la plaine Maribaroux etc. À partir de 1980, l’importation de riz explose. Et d’année en année, surtout avec les tarifs douaniers de 1994 qui se sont diminués de 35% à 3%. Tout celà et bien d’autres raisons encore ont contribué à dévaloriser et à décourager la production de riz locale. La première République Noire devient alors, le deuxième plus grand exportateur de riz des U.S.A.
En 2017, Victoria Koski-Karell, en faisant son doctorat à l’Université de Michigan, menait une enquête sur les importations de riz en Haïti. Certains membres d’une organisation de paysans lui font part des maladies gastro-intestinales (diarrhée, maux de ventre etc.) qu’ils contractent en mangeant de ce produit importé. Après avoir collectée des échantillons provenant du riz local et celui de l’étranger, elle a découvert que le taux d’arsenic et de cadmium est deux fois plus élevé dans le riz étranger.
L’arsenic est un composant naturel présent dans l’environnement (air, eau, terre). Très toxique sous forme inorganique, les produits utilisés contre les insectes ont de l’arsenic. Selon CIRC (Centre International de Recherche sur le cancer), s’exposer trop longtemps à l’arsenic provoque des risques de cancer (Peau, seins, reins, vessies, foie, poumons, etc.); de maladies cardiaques et de diabètes. Le cadmium est utilisé pour la protection de fers en empêchant la rouille (fers galvanisés). Il est aussi présent dans des minerais de plombs et de cuivre et exerce des effets toxiques sur les reins, le système squelettique et respiratoire.
Un adulte qui consomme 3 tasses de riz importé dépasserait la limite d’apport sanitaire en arsenic. Or, il est à noter que ce céréale est utilisé en moyenne une à deux fois le jour par semaine dans le pays. Donc, c’est une nécessité pour l’État de se pencher sur l’affaire de riz importé. Qu’il s’agit de (Bull, Mega, Bongu, tchako, etc.), tout fait défaut. Garantir la production nationale est un devoir. Mais régulariser l’importation est une obligation, car c’est une question de vie et de mort.
Texte : Louis Isabelle Naïka
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E-mail : Lsnaika77@gmail.com
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